Cette ferme, située 14 rue du Moulin, serait dans la Famille Vauchel depuis 1811. Le château de Wamin serait devenu la propriété de la famille Lefebvre de Gouy dans le même temps, tous les deux vendus par la famille de Fléchin.
La septième génération est en marche aujourd’hui avec Romain.
La grange porte sur son toit la date de 1840. Les anciennes étables du fond de cour 1889. L’habitation a été plusieurs fois améliorée et doit être antérieure à 1811.
A l’origine les productions étaient variées: les chevaux étaient la force motrice et consommaient une part non négligeable des productions végétales : avoine en grains paille ou foin l’hiver, l’été, trèfle ou minette aux champs . Les chevaux étaient attachés par la patte avant gauche à un piquet que l’on avançait chaque soir.
La variété des productions était une assurance face aux aléas climatiques ou de marché.
Il y avait dans toutes les fermes des vaches laitières dont le lait était écrémé, la crème produisant le beurre, le petit lait étant utilisé pour élever les veaux et nourrir les porcs. Il y avait aussi de la volaille de plusieurs espèces et des lapins. Tous ces animaux étaient destinés à l’alimentation de la famille et du personnel souvent abondant, surtout en période de récolte. L’excédent était vendu au marché d’Hesdin.
Après la guerre de 39-45, la mécanisation arrive peu à peu, les chevaux commencent à disparaitre, libérant des surfaces, pour les vaches le plus souvent, ou reconverties en cultures.
La spécialisation des cultures commence, amplifiée après 1968 par l’augmentation des salaires et la semaine de 5 jours.
Sur cette ferme la crème de lait a été vendue à la coopérative à partir de 1954, et donc il n’y aura plus de fabrication de beurre.
En 1966, les deux chevaux de trait sont vendus et le vieux tracteur Lenz remplacé par le premier tracteur moderne avec démarreur électrique et relevage arrière. La production porcine est abandonnée.
En 1971, pour rationaliser la gestion du troupeau et optimiser la main d’œuvre (2 personnes), une stabulation libre paillée pour 45 vaches avec alimentation en libre-service au silo est construite avec une salle de traite.l
En 1977, la stabulation libre paillée est transformée en logettes paillées par économie de paille, et accueille 60 vaches . Ce qui permettra l’installation de Marc et assurera l’entretien des nombreux bâtiments. La ferme cultivait 38ha 40.
En 1990 pour mieux maitriser les flux d’eau de pluie qui diluaient exagérément le lisier et entrainaient de la pollution, une étable entièrement couverte est construite, accueillant 73 vaches et autant de jeunes animaux, avec alimentation distribuée à l’auge.
En 2005 la ferme passe de 50 à 85ha avec l’arrivée de Romain dans cette entreprise qui devient un groupement d’exploitation en commun (GAEC).
En 2007 la ferme s’agrandit de nouveau et compte désormais 120 ha. C’est aussi la date de la mise aux normes obligatoires de l’exploitation laitière qui doit éviter toute déperdition de fumier ou de lisier dans l’environnement.
Pour pouvoir faire face à des investissements aussi lourds, l’étable augmente encore sa capacité et peut accueillir 100 vaches laitières et autant d’animaux d’élevage.
Puis viennent en 2013 les robots de traite. Ils permettent d’apporter de la souplesse dans la conduite du troupeau avec des horaires moins contraignants et une informatisation poussée des données d’élevage.
En 2017, le GAEC est dissous. Romain devient le seul maître à bord.
En 2020, Romain crée une unité de méthanisation. Le but est, à partir du lisier produit par le troupeau de capter le méthane qu’il contient, celui-ci alimentant deux moteurs basse densité qui produisent de l’énergie électrique réinjectée dans le réseau EDF, réduisant ainsi l’empreinte carbone de la ferme.
L’agriculture aura encore à l’avenir de nombreuses mutations et défis à relever, à suivre !